Vivre sa grossesse avec un diabète gestationnel
L’annonce d’un diabète gestationnel chez la femme enceinte peut être source d’angoisses. Quel est ce trouble ? Quels sont les risques ? Quels changements apporter dans le quotidien ? Voici quelques explications et conseils qui vous permettront de vivre cette période le plus sereinement possible.
Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?
Le diabète gestationnel est une forme de diabète survenant au cours de la grossesse et qui est diagnostiqué vers la fin du deuxième trimestre. Il est transitoire et disparait après l’accouchement. Votre corps rencontre ce qu’on appelle un trouble à la tolérance glucidique. Vous vous trouvez dans un état d’hyperglycémie (le taux de sucre dans votre sang est trop élevé).
En France, 7,2% des grossesses sont concernées par le diabète gestationnel1. Certains facteurs augmentent le risque d’en développer: un surpoids de la mère avant la grossesse, un âge supérieur à 35 ans, des antécédents de diabète gestationnel chez la mère au cours d’une précédente grossesse, un syndrome des ovaires polykystiques…
Quels sont les principaux risques ?
Le diabète gestationnel peut avoir des conséquences sur la mère et sur l’enfant. Pour la mère, la complication principale est la pré-éclampsie.
Quant au bébé, le risque premier est la macrosomie: c’est un poids trop élevé (supérieur à 4kg) qui peut engendrer des complications à l’accouchement.
Le diabète gestationnel peut aussi déclencher une hypoglycémie (glycémie trop basse) chez le bébé à la naissance. En effet, lorsqu’il est dans le ventre de la maman, le fœtus est soumis à un apport important de sucre. Après l’accouchement, n’ayant plus cet apport et n’étant pas capable de réguler seul son taux de sucre dans le sang, le bébé peut connaître des chutes de glycémie. Celles-ci peuvent être régulées par un monitoring spécifique du bébé.
Quelles sont les adaptations à mettre en place ?
La femme enceinte souffrant de diabète gestationnel devra équilibrer son repas en prenant en compte des principes diététiques simples.
Pour vous donner un repère visuel facile, une assiette équilibrée doit être variée et composée soit :
- De la moitié de légumes, complétée par un quart de féculents et un quart de protéines animales.
Ou soit :
- De deux tiers de légumes, complétée par un tiers de protéines végétales ou de féculents.
Vous l’aurez compris, pour manger équilibré, vous devez organiser votre assiette en fonction des légumes que vous allez manger et non en fonction des protéines animales ou des féculents.
- Évitez les doublons de féculents. Par exemple, si vous mangez une portion de féculent, ne prenez pas de pain.
- Privilégiez les aliments à faible index glycémique (ceux qui ont peu d’impact sur votre glycémie): les légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches…). Remplacez également vos céréales raffinées par des complètes (pâtes complètes, riz complet ou semi-complet…). En effet, les fibres vont ralentir l’absorption des glucides et évitent donc les pics de glycémie.
- Mangez au moins un fruit ou un légume cru pour maximiser l’apport en vitamines.
- Ajoutez des graisses de qualité, riches en oméga-3. N’oubliez pas de bien vous hydrater avec de l’eau tout au long de la journée.
- Si vous le souhaitez, il est possible de fractionner votre alimentation en 3 repas et 2 collations. Il suffit pour cela de bien répartir l’apport en glucides tout au long de la journée.
- Il est important de limiter les produits sucrés à cause de leur effet hyperglycémiant. Si vous en consommez, dégustez-les lors de vos repas afin de limiter l’impact glycémique engendré.
- Entretenez une activité physique adaptée, c’est essentiel pour la régulation de la glycémie.
Sachez que dans leur grande majorité, les diabètes gestationnels ne se compliquent pas et le recours à la prise d’insuline n’est pas automatique. Trois mères sur quatre auront des taux de glycémie normalisés grâce à une adaptation alimentaire et une activité physique régulière.
Article rédigé par Camille, Diététicienne DoudouCare.